Poussées par la ville
les falaises blanches se jettent à l’eau
tout au bout du rouleau
les bancs de roche se penchent sur l’abîme
assis entre deux failles
en équilibre
immobiles
les dents de pierre mordent la mer
de la bave écume et glisse entre l’émail
lentement
le sel ronge son œuvre
et sculpte les grottes sous-marines
inexorablement
les vagues frappent en cadence
dans une immense transe
elles minent le rivage
dans les embruns qui dansent
la côte change de visage
des blocs se détachent de sa face
et échouent sur la pile
une onde ride la surface
raye d’un trait la peau maritime
pour redistribuer les cartes
entre la terre et la mer
En miettes éparses
le calcaire retourne à sa source
dans le fond des abysses
doigts de pierre et langues de mer
unis dans leur bras de fer
se battent pour la vie
en éternels comparses.
- Photo d’une classe de l’Ecole Louise Pollet de Calais