Obligés de voir
impossible de fuir
les pires abattoirs
et les lignes de mire
De la rage aux sanglots
l’amertume coule à flots
pour enrober ces mots
qui nous percent la peau
pour élimer ces crocs
rongeurs d’oripeaux
Obligés de voir
impossible de détruire
les murs sans parloirs
et les prisons de cire
Des carnages aux caniveaux
le sang coule à flot
pour mater les égaux
qui relèvent le dos
pour dépecer les zoros
brûleurs de drapeaux
Obligés de voir
impossible de s’enfuir
des jours sans y croire
dans un monde qui « s’empire »
Sécurisés dans de hautes tours
on tue de l’autre côté de la porte
les cris montent de nos cours
et la pub couvre les mortes
pendant que bullent les vautours
Obligés de boire
impossible de réécrire
les égouts de l’histoire
et ses poisons qui déchirent
Etouffés à triple tour
aucune voix ne porte
nombre d’insoumis tournent court
et sombrent avec les idées mortes
pour que vivent les riches autours
On ne veut rien faire
on ne peut rien faire
les caméras sont partout
et la prison au bout
Obligés de tout refaire
impossible de se taire
obligés d’agir
impossible de partir
d’avancer dans la peur
parce qu’on pense être seul
peur de tout perdre
de se perdre
de se retrouver
ensemble
libérés.
- Ville prison pour humains dociles