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Mai 2005
Màj Août 2009
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Le foin

Nouvelle courte extraite du recueil "Souvenirs de la ferme"

Ce recueil de nouvelles se compose de 27 textes courts basés sur des souvenirs d'enfance à la ferme.

L’hiver, quand la cour est gelée et que la poudre blanche s’accroche aux moindres aspérités, j’aime bien me rendre à l’étable. Les bêtes sont enfermées à l’abri et leurs vies animales remplissent les lieux d’une odeur et d’une chaleur agréables.
Les vitres sales se couvrent de buée, les toiles d’araignées se collent aux carreaux, on a l’impression d’être dans un sauna souterrain. Et puis il y a l’odeur pénétrante du foin qui rappelle l’été, une senteur d’herbe sauvage, sèche et grasse en même temps.

Une échelle branlante relie l’étable au fenil, je l’emprunte pour aller abattre du foin avec un trident au manche luisant. Plus le niveau descend, plus le fourrage est tassé, je dois alors tirer très fortement pour arracher une petite brassée. Une fois que j’en ai suffisamment, j’enlève la tôle tordue qui obstrue le trou qui ouvre sur l’allée centrale de l’étable et qui fait office de cheminée d’aération. L’air siffle et on ne voit pas le ciel dans le conduit noir. Le foin descend sur le sol, les bêtes s’impatientent, leurs naseaux bougent et fument, elles soufflent et leurs sabots tapent le sol.
Vaches et moutons se jettent sur l’herbe sèche que je dépose dans leurs mangeoires, j’ai toujours peur de les embrocher avec la fourche. Les grosses dents mastiquent avec entrain, leur haleine exalte l’odeur du foin, les vaches se laissent caresser et les jeunes agneaux se faufilent entre les barreaux de bois pour sauter dans les mangeoires. Profitez-en, la plupart d’entre vous ne connaîtront pas d’autres hivers dans le creux de l’étable.

Je dois partir à présent, quitter cette caverne paisible pour retrouver la morsure du froid dans la cour. J’emporte toujours un brin de foin dans ma bouche, son goût un peu salé me fait rêver de l’été. Avec cette herbe au bec, je me sens être une simple bête, heureuse de ce que la nature lui donne, du foin parfumé à mâchouiller.

PS

 Pour mettre fin aux horreurs de l’élevage (à la ferme ou industriel) et des abattoirs, une solution simple et accessible : Abolir la viande, et déjà commencer par ne plus en consommer soit même...

Souvenirs de la ferme : : courtes nouvelles

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Artiste.Auteur.Réalisateur
Courts métrages d'animation, dessin noir & blanc, dessin sur sable, peinture, BD, écrits...
David Myriam, Artiste, art-engage.net