Sans prévenir

Poème court sur l’horreur ordinaire : boucherie et viandes des étals

La camionnette est garée sur le trottoir
ses portes s’ouvrent sans prévenir
des masses sombres pendent au fond
les carcasses oscillent encore
j’ai bien le temps de voir
un être en blanc monte et en décroche une
sur son dos elle est lourde
sans pieds ni queue ni tête
la viande est prête à l’emploi
direction le magasin
pour en faire des tranches et des morceaux de choix
de bons repas de fête
La carcasse écrase l’homme sous son poids
il disparaît dans la chair privée de son sang
il ne fait plus qu’un avec la bête
un monstre sans tête qui se cogne aux parois
Les cadavres sont alignés au fond de la boutique
prêts pour le festin
la viande morte est la nourriture des fantômes d’humains
la pourriture qui s’infiltre dans les cerveaux troués
la sinistre gloire d’une civilisation merdique
Les portes se referment sans le dire
le camion repart au loin
pour d’autres livraisons de mort
J’ai beau changer de trottoir
je ne sais plus où mettre les pieds
pour ne pas marcher dans le sang.

 Pour stopper ces horreurs inutiles, une solution simple et accessible : Abolir la viande


> Thèmes :  Animaux - Critique - Violence
10 mai 2005 - Màj Février 2009
 
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David.Myriam : : Artiste : Exposition de créations engagées : nouvelles, poèmes, dessins noir et blanc, films d'animation, dessin sur sable, BD...
David MyriamAdresse auteure :: https://art-engage.net
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