Un vent glacé est levé
sur le quai désert
seules les lumières et les branches
bougent au rythme de basse
qui court sur l’eau agitée
depuis un établissement de nuit
Une allée d’arbres tendue
au bord du quai rectiligne
les lampadaires découpent les arbres
et jettent des taches sur ma peau
éparpillée en mille morceaux
je me dissous dans l’eau qui bruisse
mon ombre se dédouble
sur les vaguelettes
je flotte entre deux eaux
dans les feuilles qui s’agitent
je suis la lune invisible
où le monde se reflète
un miroir parmi d’autres
dans un monde à facettes
une eau mouvante
qui réfléchit et façonne
découpe la surface
en carrés de lumières
des surfaces vierges
pour écrire quelques traces.