Tant de vies qui coulent
qui s’écoulent
goutte à goutte
qui se noient
coûte que coûte
tant de vies qui se foulent
qui s’écrasent
au pied
qui se perdent dans la foule
tant de vies sans houle
plates et rondes
serrées en boules
vidées
tant de vies dans la norme
uniformes
incrustées dans les moules
ballottées aux courants
tant de vies qui se coulent
lestées d’armées de plomb
qui se foudroient
qui s’écroulent
noyées d’années de sang
jusqu’à toucher le fond
tant de vies qui dansent
au bout d’une corde
pendues à tant d’errances
Vies d’illusions
aux cous de hordes
perdues pour l’évolutionAssez !