Festival d’animation Annecy 2005

J’étais présent au festival international du film d’animation d’Annecy du 6 au 11 juin 2005

Voici quelques commentaires sur les projections et les films que j’ai aimés.

Au total, j’ai assisté à 27 séances !, à la fin, c’était un peu la saturation, mais j’ai pu voir des choses très variées, du très bon et du moins bon, du plat et du carrément nul.
Les programmes que j’ai le plus appréciés sont :

Evidemment, peu de films ont de la profondeur, de l’étrangeté, du sens, un côté dérangeant, la plupart sont superficiels et creux, des produits à consommer sur place, mais on arrive quand même à dégotter de bonnes choses sur le lot.


Les longs métrages

J’ai pu voir 3 des longs métrages en compétition + Appleseed en avant-première.

 Terkel in trouble de Stefan Fjeldmark, Thorbjorn Christoffersen, Kresten Vestbjerg Andersen
L’histoire d’un ado un peu opprimé et parano, il y a parfois du bon humour noir, mais ça ne décolle pas trop et je n’aime pas le style graphique.

 Frank and Wendy de Priit Tender, Ulo Pikkov, Kaspar jancis
Des sketchs absurdes avec des dessins moches. Parfois des détails marrants et de bonnes pointes ironiques, mais au total c’est long, lourd, répétitif, et « foutage de gueule ». Je regrette de ne pas être parti avant la fin...

 Nyocer (The district) de Aron Gauder
J’ai bien aimé le style graphique même si l’animation des personnages est raide, au niveau du scénario rien d’original, quelques pointes satiriques épicent un peu la chose.

 Appleseed de Shinji Aramaki
Alors là, c’est carrément nul, rien à en tirer, même pas au niveau des scènes d’action. Rien à voir avec Ghost in the shell, c’est aussi en dessous de « Wonderful days ». Au niveau visuel, rien d’original, des robots lisses et des fifilles et garçons style top modèles, dans Wonderful days il y avait au moins une certaine beauté dans la forme. Dans Appleseed, les personnages et les dialogues sont stéréotypés et ridicules, y a des trucs pas crédibles, le scénario est ampoulé et déjà vu. Je suis parti avant la fin. On espère que les suites prévues ne verront pas le jour, inutile de poursuivre dans cette voie catastrophique.

Conclusion : l’année prochaine (si je suis sur le festival...) j’éviterai les longs métrages sauf si une personne de confiance qui l’a vu m’atteste auparavant de la qualité.

Les courts métrages en compétition

Voici les courts métrages d’animation que j’ai aimés (avec les titres originaux) à des titres divers :

Mes préférés seraient :

S’il fallait choisir, pour le Cristal d’Annecy, je mettrais L’éléphant et les autre aveugles, mais ce n’est pas objectif vu que j’utilise la même technique d’animation !

Je constate que je ne suis pas trop d’accord avec le jury !
Pour le prix du premier film, j’aurai plutôt mis « Chahut », parce que je trouve que « Puleng » n’a rien d’extraordinaire...
Le prix du public pour « Fliegenpfilcht Für Quadrat Köpfe », pourquoi pas (mais drôle d’idée de lui mettre une mention spéciale !), il y avait de l’invention, mais « Morir de amor » aurait été mieux ou même « Louise » (qui a eu un prix du jury junior).
Ok pour que « The Mystérious Geographic Explorations of Jasper Morello » ait un prix, mais je l’aurai plutôt mis en prix spécial ou mention.
On aurait pu avoir une mention pour « Milch » et « Le couloir ».

Sinon, concernant les autres prix, dommage que les mêmes films aient plusieurs prix, mieux vaudrait plus de diversité, et puis quelle idée de donner un prix à « Vent » (Prix Fipresci) ?!

Bon, il y a eu quand même quelques films intéressants sur les 5 programmes de courts en compétition, pas que des choses de pure forme et superficielles, mais c’est dans les programmes hors compétition (les deux programmes « Politiquement incorrect » et le programme sur l’holocauste) que j’ai trouvé les films les plus marquants.

Les films de fin d’étude en compétition

Voici ceux que j’ai appréciés à des titres divers (je n’ai pas vu le programme 3), mes préférés sont en gras :

Bref, ça fait quand même pas mal de films intéressants.
Pour ce qui est des prix, je suis assez d’accord avec le jury pour « 9 » et « Overtime » (que j’avais déjà vu ailleurs), mais pour la mention spéciale, j’aurais plutôt mis « Les oreilles n’ont pas de paupières », « Une douce illusion » ou « Tango sur scie ».

Les autres programmes en compétition

 Les films pour l’internet : pratiquement tout était nul, à part « La vie avec un brin de folie » du Groupe Kiwistiti (Annie Frenette), « Fleeced » de David Winn, et aussi « Si tu n’étais pas là » de Mattia Francesco Laviosa (sur le mélange des sexes et des genres). Conclusion, je n’irai plus voir ce type de programme dorénavant.
Pour « Long Distance Relationship » qui a eu le prix, je ne peux rien en dire vu que je n’ai pas compris les dialogues en anglais, et vu que le film reposait dessus...

 D’expérience, j’ai évité les films pour la télévision...

 Dans le programme des films de commande j’ai trouvé quelques bons trucs (je ne sais plus lesquels car je n’ai rien noté !), mais je crois que j’éviterai aussi ce genre de programme. En tout cas, celui qui a eu le prix du meilleur vidéoclip, « Badly Drawn Boy « Year of the Rat » » était sympa, un côté peace and love rafraîchissant.

Les programmes spéciaux

 Les deux programmes Politiquement incorrect Je n’ai surtout pas raté ces deux séances : pratiquement que des bons films !

Pour le programme 1, j’ai retenu tout particulièrement :

Pour le programme 2, je n’ai pas pris de notes, mais il y avait aussi beaucoup de bons films, comme :

 Under Bältet de Johan Sonestedt. Une critique des médias et du bourrage de crâne de la télévision avec des images frappantes.

J’aurai volontiers dégusté d’autres programmes du même type !


 Les programmes de films canadiens Le Canada était à l’honneur, avec plusieurs programmes spéciaux :

 « Si jeunes et déjà classiques » : un bon programme, avec notamment : « la faim » de Peter Foldes, « The Bead Game » de Ishu Patel, « Le payssagiste » de Jacques Drouin, « Every Child » de Eugene Fedorenko, « The Metamorphosis of Mr. Samsa » de Caroline Leaf, « Ame noire » de Martine Chartrand.

 « La Cinémathèque québécoise », je n’ai vu que le programme n°1, il était bof, bof, des vieux trucs pour un intérêt archéologique.

 « L’animation canadienne indépendante N°1 et 2 » : j’ai été très déçu par ces deux programmes, je m’attendais à de bons films, mais ce n’était pas du tout le cas à mon goût. Pour le programme 1, j’ai retenu quand même : « Linear Dreams » de Richard Reeves, « A loss of Character » de Al Sens, « Oïo » de Simon Goulet » (une animation époustouflante de peinture projetée dans les airs). Pour le programme 2 je suis parti avant la fin !, on avait souvent des espèces de trucs « abstraits », indigestes, moches, du mauvais « art contemporain » ! J’ai retenu « The Stone of Folly » de Jesse Rosensweet.

 « L’ONF au présent » : c’était pas mal, mais je n’ai pas pris de notes... Il y avait l’incontournable Ryan dans le lot.

 « Frédérik Back ou l’impressionnisme animé » : figurez-vous que je n’avais pas vu ces 3 films superbes : « L’homme qui plantait des arbres », « Crac » et « Le fleuve aux grandes eaux », alors je me suis précipité à la séance. « L’homme qui plantait des arbres » est vraiment un chef d’œuvre !


 Magia Russica de Yonathan et Masha Zur : un superbe documentaire très intéressant sur les pionniers de l’animation russe, avec des réflexions sur l’essentiel. Ils se rendent compte qu’il y finalement plus de censure et de contraintes avec le capitalisme que du temps de l’URSS (à l’époque ils avait eu la chance de bénéficier d’une grande liberté). On est loin des débilités superficielles et des pures abstractions contemporaines qui n’offrent aucune émotion.

 L’Animation citoyenne : l’holocauste » : ce programme était très intéressant, les films étaient bien et originaux, à part « Jude » qui faisait mal aux yeux et était trop long de ce fait. Voici les titres des films :

 Avoid Eye Contact Vol. 2 : un programme underground des fous d’animation de New York présenté par Bill Plympton hymself. J’ai été un peu déçu, mais il y avait quand même quelques bons trucs.

 Courts métrages en panoram N°3 : plutôt moyen, j’ai retenu :


 Exposition à Bonlieu : J’ai pu découvrir 4 films réalisés avec une technique intéressante (produits par l’ONF), le système SANDDE, une technologie novatrice de dessin d’animation en 3D réalisé à la main. Le résultat ressemble au dessin sur papier, l’avantage est que l’animateur dessine dans l’espace à main levée, à l’aide d’une baguette magnétique. Un ordinateur capte les dessins et génère des images stéroscopiques.
C’est prometteur, car il semble que ce système permette de s’affranchir un peu de la complexité informatique actuelle, mais faudra sans doute attendre quelques années avant que ça se démocratise et que ça sorte des laboratoires...
Quelques liens sur la question :

Festival international du cinéma d’animation d’Annecy

30 juin 2005 - Màj Mars 2006
 
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David.Myriam : : Artiste : Exposition de créations engagées : nouvelles, poèmes, dessins noir et blanc, films d'animation, dessin sur sable, BD...
David MyriamAdresse auteure :: https://art-engage.net
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