Elle est posée sur moi.
Nos deux ventres sont collés l’un à l’autre et se communiquent leur chaleur.
Je vois le dos de son corps étendu en travers, perpendiculaire au mien.
Embarrassé, je ne sais pas quoi faire de mes mains.
Que veut-elle au juste ?
Juste se reposer là, avec sa jupe et son dos nu traversé par l’attache de son soutien-gorge noir ?
Je n’ose pas bouger, j’ai trop peur qu’elle s’en aille. Je reste comme ça, à moitié allongé, en silence.
Elle aussi ne bouge pas. Mes mains ont envie de la toucher, de vérifier qu’elle est bien réelle. Elles ne peuvent plus rester en arrière dans cette position inconfortable.
Alors ma main gauche s’avance en hésitant et se pose sur ses reins comme une plume. Elle ne proteste pas. Je ne peux pas voir si elle sourit, son visage est tourné de l’autre côté.
Un peu enhardis, mes doigts commencent à lui caresser le dos en dessinant des signes secrets, depuis les reins jusqu’au cou et aux épaules. Au milieu, mes doigts heurtent à chaque fois les attaches, puis continuent à glisser.
Alors que je me trouve au creux de ses reins, elle se met soudain à bouger. Apeuré, je retire sagement ma main. L’aurais-je griffée ?
Ses bras se déplient afin d’atteindre son dos. Elle dégrafe en un instant son soutien-gorge puis reprend sa position initiale, ses deux bras ramenés en avant lui servent d’oreiller. Ses bretelles tombent sur ses épaules. Son dos est libre.
Ma main se dépêche de reprendre ses volutes.
Mes yeux glissent sur son corps détendu.
Qui qu’elle soit, je l’aime déjà. Peu importe son visage, ses pieds, son dos et la base de ses seins me suffisent.
Que fait-elle ? Est-ce qu’elle ferme les yeux en ne pensant à rien ?
J’ai l’impression que mon ventre est de plus en plus chaud, à moins que ce ne soit le sien.
Mes doigts sont comme électrisés. J’en perds le contrôle, et parfois ils s’égarent un plus bas, sur le sommet de ses fesses.
Elle ne bouge pas, mais son corps se laisse aller et semble venir à la rencontre de ma paume ouverte.
Ma main droite ne tient plus en place et vient remplacer l’autre sur les courbes de son dos. La gauche est alors libre de continuer son exploration.
Elle fait plusieurs fois le tour de ses fesses avant de descendre au-delà de sa jupe, dans les replis de ses genoux.
Je crois l’avoir entendue soupirer, ou ronronner.
Les bouts de mes doigts font le tour de ses jambes et s’attardent à la base de ses cuisses, en soulevant légèrement le bas de sa jupe, comme par mégarde.
Evidemment, j’ai envie de découvrir le reste, ce lieu habituellement caché, pour continuer à nous offrir du plaisir.
Alors, elle tourne enfin la tête vers moi en redépliant ses bras. Ses yeux et sa bouche sourient et expriment son accord. Ses deux mains agrippent sa jupe pour la remonter. Ses fesses se soulèvent pour faciliter la tâche et ma main droite lui porte secours.
Sa culotte est noire elle aussi, ma main gauche ne rencontre plus d’obstacle et peut remonter le long de ses cuisses par de longs va-et-vient.
Sa main droite prend la mienne et ses yeux se ferment.
Mes doigts parcourent d’abord timidement le coton de sa culotte. Puis ils s’enhardissent et s’infiltrent entre ses cuisses. Elle ouvre un peu ses jambes, pour m’offrir son intimité.
Je dessine des cercles concentriques autour de son sexe, jusqu’à le toucher, chaud et humide derrière son mince tissu.
Il est temps d’ôter le dernier voile, sa culotte glisse jusqu’à ses pieds et je la pose sur ma poitrine, je veux aussi connaître son odeur.
Un temps d’hésitation, et ma main revient à son point de départ. Elle écarte un peu plus les cuisses. Mes doigts frémissants partent alors à la rencontre de ses lèvres mouillées.
Je les effleure d’abord, comme s’il s’agissait d’un fragile bouton de fleur, puis mes doigts plongent avec délice dans les replis secrets de sa chair.
Nos ventres transpirent et semblent se fondre en un seul corps.
Son odeur et ses soupirs m’enivrent, j’ai l’impression d’être une abeille affolée par un pot de nectar.
Mes doigts butinent goulûment et les pétales de son sexe s’ouvrent complètement. Ils s’immiscent à l’intérieur pour prendre sa température. Elle est brûlante.
Je tourne autour de son pistil, sa poitrine se soulève. Ma main droite veut aussi goûter de son miel et vient sur la raie de ses fesses, en appoint.
Son clitoris est en pleine érection, je le caresse délicatement, de la point à la base. Parfois, je fais le tour ou je le maintiens entre mes deux doigts. Son plaisir augmente, elle respire fort, moi aussi.
Je suis en voyage avec elle, je pourrais la caresser ainsi une éternité.
Ses fesses font des va-et-vient à la rencontre de mes mains. Dans mon excitation, je voudrais bien pouvoir la goûter avec ma bouche.
Elle respire de plus en plus fort et pousse de petits cris, elle va jouir et bouge de plus en plus.
Mes mains ne lâchent pas son sexe. Ma langue ne pense qu’à jaillir pour lécher tout son corps.
C’est l’explosion, son corps est agité par les vagues du plaisir et se tend dans plusieurs spasmes. Ses cuisses se referment en gardant prisonnière ma main gauche.
Après quelques instants, elle retrouve un peu de calme. Elle plonge ses yeux troubles dans les miens et vient se serrer contre moi. Nous sommes encore tout tremblants.
Nos seins se rencontrent pour la première fois et sa cuisse vient s’appuyer contre mon sexe.
Après avoir frôlé ma bouche, elle m’embrasse dans le cou. Je fais de même sur ses yeux gorgés de joie.
Elle reprend son souffle quelques instants, abandonnée.
Puis sa bouche joue avec mes seins, les pointes se dressent rapidement.
Moi je ne pense qu’à découvrir son sexe avec ma langue, à sucer son clitoris jusqu’à une nouvelle montée de jouissance.
Mais elle aussi veut me toucher.
Pour mieux m’observer, elle s’assoit à califourchon sur moi. Nos sexes se touchent, ils parlent le même langage.
Avec ses deux mains, elle continue à caresser mes seins et mon ventre. Je m’agrippe à ses cuisses. Je vois maintenant son ventre et sa poitrine. Elle sourit en introduisant un doigt dans mon nombril.
Mais nous n’avons pas pu aller plus loin.
Soudain, elle est partie comme elle est venue, et moi je me suis retrouvée toute nue sur mon lit.
Dessin extrait de la série « Morcellements »