Chaque seconde, un crime
une nouvelle couche de cadavres
un nouveau plancher des vaches
chaque seconde, un cri.Les morts inspirent les vivants
dans leur sinistre tâche
tuer pour vivre
à coup de billets ou de haches
le crime est général
et les chiens envient leurs maîtres.Avec des mots ou des tridents
tout le monde s’embroche joyeusement
le billot est toujours rouge
et le vent souffle des hurlements.Chaque seconde, un crime
une nouvelle source de souffrance
une nouvelle raison de tuer
chaque seconde, un cri.Les forts massacrent les suivants
dans la ferveur générale
dominer pour jouir
à coup de lois ou de charmes
l’entreprise prospère
et les clients s’enterrent à la pelle.Avec des faux ou des bombes H
les fous ravagent leur litière
leurs sanglots s’étouffent en silence
et le sang coule à flots vers l’enfer.Chaque seconde, un crime
un nouveau trou dans le monde
un nouveau clou dans mon âme
chaque seconde, un cri.Le cri résonne sur la Terre
mon cœur est son instrument
je chante ses notes de douleurs
pour percer le tympan des tueurs.Attiré par le bruit continu des tirs
l’enfer est remonté sur Terre
les petits diables s’ennuient à mourir
ils ne savent plus que faire.Chaque seconde, un crime
une nouvelle peur sur les lèvres
une nouvelle plainte qui s’élève
chaque seconde, un cri.Le crime plante à la chaîne son venin
la Terre est infectée
et les repousses suivent le même chemin.Le crime trace son sillon
la Terre est toute ridée
et mon cœur bat en accordéon.Chaque seconde, un crime
une nouvelle proie pour les ombres
un nouveau froid entre les êtres
chaque seconde, un cri.Le crime fait tache
on éponge ce qu’on recrache.Aiguisés par l’ennui
les assassins sont sans pitié.Chaque seconde, un crime
une nouvelle croix sur les tombes
une nouvelle voix crucifiée
chaque seconde, un cri.Les ventres immondes ont faim de crimes
Le cri du monde n’a pas de fin.
Chaque seconde, un crime
un nouveau pas vers l’abîme
un nouveau glas retentit
chaque seconde, un cri.Chaque seconde
Chaque seconde tout pourrait s’inverser.