Le Magazine en ligne

L’utopie de créer un réseau libre de toute pression commerciale a été l’essence de la création de Rezolibre. Et lorsque les Éditions_Biliki m’ont demandé d’en devenir le rédacteur en chef, j’ai éprouvé beaucoup de bonheur. Le oueb a évolué ces dernières années, ceux qui n’ont jamais cru en cet outil, ceux qui l’ont snobé, l’envahissent aujourd’hui de sites à vomir où l’information se fait payer via un SMS. Le ton de Rezolibre ? J’espère décalé, ouvert sur toute la culture francophone. Déjà dans ce numéro zéro, la présence d’artistes ou d’auteurs non Français prend de belles proportions. J’attends personnellement des rédacteurs ou rédactrices de pays d’Afrique, d’Amérique du Sud où l’on parle aussi la langue française, d’Asie ou du Québec. Plus de rédacteurs venus de tous les horizons, sera mon objectif pour les prochains numéros. Libérez vos obsessions, aérez vos instincts mis à l’ordre d’une pensée unique que nous devons absolument anéantir. Mettons en avant nos passions, nos lectures, nos musiques. Rejetons l’abrutissement, combattons les propos de M. Le Lay, PDG de TF1 et qui a dit tout haut ce que les autres contestent mais qu’ils font délibérément : « …à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité ». Ce que nous voulons donner à nos Internautes, c’est du temps de cerveau disponible … pour penser, respirer, découvrir et … grandir. Lire et écouter autre chose, en toute liberté. De Montevideo à Murat.

C’est Nino Ferrer qui chantait : "Télé Libre" : Il faut que toutes les musiques / Et que toutes les opinions / Puissent se faire entendre, même si / L’indice d’écoute est à zéro / Il faut que ce soit nous / Qui puissions faire le choix / Sinon nous ne sommes pas libres / Sinon ce que l’on nous impose / Est un produit quelconque / Par des industriels / Qui font du marketing / Ils n’aiment pas la musique / Ils n’y comprennent rien / Tout ce qu’ils aiment bien / C’est ce qu’ils reconnaissent / Alors ils se partagent / Les poires et les fromages / Et ça fait bien vingt ans / Que c’est eux qu’on entend. / Bouvard et Pécuchet / Tartuffe et compagnie. / On veut pouvoir entendre / Ce qui nous fait vibrer / On veut pouvoir parler / De ce qui nous concerne / Même si ça s’appelle sexe / Drogue, ou bien désespoir. / La musique c’est tellement beau /Ça vibre /Ça te déchire les fibres / Ça te fait sentir libre / C’est comme être amoureux / Ça t’emplit, ça t’enivre / Mais ça s’apprend aussi / Comme l’amour ou la vie / Si, depuis qu’on est môme / On n’entend que de la soupe / On ne voit que de la merde / On devient vite des cons / Abrutis de rengaines. / Il faut la radio libre / Il faut la télé libre / Il faut que ce soit libre.

Le but de Rezolibre sera également de permettre aux œuvres issues de minorités de s’exprimer. Je pense aux peuples qui survivent difficilement à la culture bien pensante (berbères, touaregs, …), aux membres des Premières nations (comme on dit au Canada), aux sourds et muets, aux gays, aux lesbiennes, … Rezolibre n’a rien de communautaire, il veut rétablir simplement l’équilibre dans un monde francophone qui parle tout le temps d’égalité mais qui dans les faits ne garantis pas encore la simple égalité entre hommes et femmes.