Le véhicule se jette dans la bouche souterraine
Son allure régulée par le flux de mes veines
Les lumières colorées défilent au bord des voitures
Un courant alternatif porte un flot de silence
Les roues glissent et la musique rock absorbe les murs
Les flashs de couleurs entre deux trous noirs augmentent mon avance
Le son vibre au rythme des pulsations de ma conscience
Des anges volettent entre les parois de pierres noires
Les pales des ventilateurs tournent au ralenti
Leur souffle chaud nous appelle vers la sortie
Un point de lumière où les ailes blanches fondent
Aspiration vers l’autre bout du couloir
Accélération du temps entre deux mouvements de paupière
Illumination, les yeux aveuglés ne voient plus le ciel ni la terre
Quelques instants perdus dans un monde inconnu
Hésitation à franchir le pas hors du boyau coutumier
Et puis le regard se noie dans les courbes et les blés
Un paradis secret se déploie entre deux tunnels séparés
Les pas se glissent dans des traces invisibles
Les corps nus se roulent dans l’herbe folle des dunes
Lumineux sous les étoiles qui révèlent les visages lunes
Une musique s’élève des cœurs à l’unisson
Et au fond de la vallée un soleil enfin se lève.