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Mars 2005
Màj Mars 2005
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Erections létales

Poème dans le style Slam, une critique de la ville et de l’inhumanité.

La ville étale à l’infini ses bunkers au creux d’une jadis riante vallée
des barres de béton se dressent dans la fumée
érections létales
impuissance vitale
incapacité à vivre en liberté avec ses semblables
tous différents dans leurs violences égales
Haies d’usines et de panneaux zéros
espaces hachés par la douce pornographie commerciale
viol de conscience
ville sans essence
Empilement de voitures no future
roulement des tambours
grincement des essieux
Fumées noires qui volent notre dernier souffle
diarrhée continue de la marchandise des camions et des têtes
La valse des ronds-points donne mal au cœur
et les feux sans incendies bloquent tous les carrefours
et les manteaux gris sans ouvertures,
fermés à double tour sur eux-mêmes, sur le même,
le répétitif et l’inutile
et les trottoirs immondes peuplés de déjections et des déchets humains d’une société dépotoir de vies en phases terminales
Après les blocs de gruyère où chacun vient se lover en attendant la fin
grignoter quelques miettes d’or fin
voici les belles vitrines de qui profite du crime
propriétés du commerce, du vol en espèce, toujours requalifié en compétitivité du marché, racket organisé valorisé légalisé
Chaos structuré
par la mosaïque des parcelles convoitées
Les rues sur-éclairées aveuglent les papillons aux ailes brûlées qui rampent pour un hochet, une vague place au soleil électrique du petit écran gluant
Visages tuméfiés par les accidentés de leurs vies suicidaires
Cerveaux liquéfiés par la bouillie de leur non-sens contraires
qu’ils se servent à grandes louchées délétères
Saturation de l’espace
occupation du temps libre
suppuration permanente d’une plaie sociale impossible à refermer
La ville est carcérale, les fous sont en liberté, ils glissent d’un bloc à l’autre, d’une érection en béton à un vomi de culture, d’une garderie vidéo-surveillée aux musées de leurs cerveaux momifiés
Société létale
meurtre légal, on baigne dans le poison depuis avant la naissance
clones immunisés par des sécrétions prisons qui survivent sans dissidence
vil venin incrusté dans nos veines
voies rapides pour l’enfer recréé sur Terre
Agglomérations de vides dans l’espace infini
larges artères à sens unique
chemins sans issues où la foule se masse
court-circuit général, black-out sur la ville
finis grillés, empoisonnés par leurs oeuvres
il ne reste qu’à ramasser les cendres
pour ensemencer le désert
à attendre la pluie
pour sortir de la nuit.

Poèmes

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Artiste.Auteur.Réalisateur
Courts métrages d'animation, dessin noir & blanc, dessin sur sable, peinture, BD, écrits...
David Myriam, Artiste, art-engage.net