L’oiseau noir est au centre de la ramure
des branches en éventail en forme de prison
des barreaux pointus dressés vers le ciel
immobile, il attend une nouvelle saison.

Une saison sans pierres dans le cœur
sans peurs dans les airs
une saison faite de verdure
sans ordures dans les têtes.

Une nouvelle saison
inconnue et mystérieuse
comme la mer et ses vagues
ingénue et silencieuse
comme le ciel et ses étoiles.

Quand les barreaux bourgeonneront
l’oiseau noir pourra déployer ses ailes
et s’envoler pour célébrer le monde
de la nouvelle saison.

Une saison sans terre sur les fleurs
sans pleurs sous les fers
une saison faite de douceur
dont les graines sont en nos coeurs.

Une saison en liberté
dont les germes restent à semer
une nouvelle saison dans nos têtes
la cinquième du nom
une saison qu’on ne doit plus attendre
une saison que l’on doit prendre
une saison inconnue
une saison trop attendue.