Ting ting
La rame sort de terre
et la lame humaine
contemple le reflet de son âme
sans même verser une larme.Ting ting
La ville glisse entre les vitres
le métro file entre les tours
les ombres glissent entre les rues
les visages se vissent entre les sièges
les images se vident entre deux neiges
les idées se fixent dans le vide.En bas la foule se presse
elle a tellement à faire
elle ne veut plus se regarder.Ting ting
La rame stoppe
les portes coulissent
des visages lisses
des sièges lisses
rien n’accroche
tout glisse
l’horreur lisseTing ting
La rame repart
les portes coulissent
les yeux se ferment
des visages glissent
des sièges se plissent
rien ne cloche
tout glisse
l’horreur lisseRetour sous terre
en bas la foule se compresse
plus rien à faire
plus rien à regarderTing ting
Le train se fige
plus rien ne bouge
plus rien n’avance
bloqués dans un couloir
on se serre dans le noir
les uns sur les autres
sans se toucher
sans se voir
rien de moche
tout est lisse
l’horreur glisse.