Couloirs lisses et tapis qui glissenttout brille au poil dans la zone idéale,des bonnes aux services de policele monde vous sourit à pleines dents LoréalLes bornes chuintent en silencepas de plaintes ni de violencesici le monde est en vacancesDans ce ballet pas si désordonnéponctué d’annonces vocales désincarnéestout se croise sans s’arrêterdans la valse des départs et arrivéesLes vols défilent en cadencepas de trous dans la danseici le monde entier se dépenseDes shops détaxés aux halls cathédralestout le monde est en vitrinepour s’offrir au commerce infernalet se gorger de ses produits de latrinesLes sodas récurent les pansespas de corps qui sentent le ranceici un monde pur se repenseCaméras et contrôles de sécuritéquadrillent la zone climatiséerien ne doit venir dérangerl’ordre des clones et des publicitésDes salons d’attentes aux cabinets d’aisancechacun lâche son existencebercé de douces musiques d’ambianceLes corps morts parfois s’agitent suite aux sonneries portables...et évacuent leur joie à l’autre bout du mondeles bouches émettent des sons en appels multilingues...qui se perdent dans le dédale des ondesles doigts tapotent hypnotiques des touches multicolores...pour les rares caresses de leurs vies infécondesles yeux s’allument pour une marchandise bien emballée...qu’ils désirent au moins quelques secondesLes modes branchées sont la loipas de vieux de mauvais aloiici le monde est éternelle joieUnifiés dans l’uniformité mondialemis hors du temps et du climatles clients déambulent réjouis sans traumaen joyeux zombis du moderne graalBienvenue dans notre monde idéalcelui des gestes inutiles entre deux cacascelui de l’attente immobile entre deux gestes d’achats.